Lewisite

Lewisite
Image illustrative de l’article Lewisite
Formule de la lewisite (2-chloroethenyldichloroarsine) [1]
Identification
Nom UICPA 2-chloroethenyldichloroarsine
Synonymes

« new G-34 » ou « MI » (désuets)

No CAS 541-25-3
PubChem 5372798
SMILES
InChI
Apparence liquide (incolore à foncé selon le taux d'impuretés et leur nature)
Propriétés chimiques
Formule C2H2AsCl3  [Isomères]
Masse molaire[2] 207,318 ± 0,008 g/mol
C 11,59 %, H 0,97 %, As 36,14 %, Cl 51,3 %,
Propriétés physiques
fusion −13 à −18 °C (selon les auteurs[3],[4]
ébullition 190 °C (point d'ébullition)[4]
Solubilité 0,5 g·l−1 ; plus élevée que celle de l'ypérite (0,48 g·l−120 °C))
Masse volumique 1,89 g·cm-3
Pression de vapeur saturante 527 Pa (20 °C)
Précautions
Directive 67/548/EEC
Toxique
T
Dangereux pour l’environnement
N
Transport
-
   1556   
Inhalation brûlures graves, œdème pouvant conduire à la mort
Peau brûlures graves
Yeux brûlures graves
Ingestion brûlures graves, et impact systémique si passage dans le sang, pouvant conduire à la mort
Écotoxicologie
DL50 35 mg·kg-1 (soit 2,5g pour un adulte de 70 kg)[5]

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

La lewisite (2-chlorovinyldichlorarsine) est un composé organique de l'arsenic (arsine halogénée), qui se présente comme un liquide huileux, utilisé comme agent toxique de guerre lors de la Première Guerre mondiale et la guerre sino-japonaise (1937-1945).

Elle fait partie — comme l'ypérite — de la catégorie des vésicants ; elle irrite puis attaque et détruit l'épiderme ou les muqueuses des voies aérorespiratoires ou digestives et qui brûle et érode la cornée et la face interne des paupières[6],[7]. La lewisite produit des symptômes proches de ceux de l'ypérite, mais plus graves, cicatrisant moins bien, et qui surtout apparaissent très vite (quelques minutes en se développant sur plusieurs dizaines d'heures ensuite) après l'exposition, handicapant plus rapidement les victimes.

C'est un produit non-inflammable qui, lorsqu'il est dispersé sous forme d'aérosol ou de gaz, pénètre facilement au travers des vêtements et qui passe même au travers du caoutchouc naturel (latex, composant des premiers masques à gaz).

On a commencé à la produire massivement comme arme chimique à la fin de la Première Guerre mondiale, en 1918, ce qui fait qu'une grande partie des stocks accumulés à l'époque n'ont pas ou peu servi. Ils ont pour une grande partie été jetés en mer où ils conservent un potentiel de nuisance.

On en fait encore un usage médical (pour tuer des cellules cancéreuses dans certaines chimiothérapies). Leur détention sans autorisation et contrôle est interdite.
La détention de munitions chimiques anciennes est également interdite. Presque tous les États de la planète s'étaient engagés à en détruire tous leurs stocks avant 2007 (car signataires de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CWC) qui leur impose depuis 1997 de lister et détruire toutes leurs armes chimiques avant 2007, mais de nombreux retards ont été pris, dont en France).

Le nom « lewisite » vient de celui de son inventeur, chimiste et militaire Winford Lee Lewis (1878-1943).
Dans la dénomination codée des armes chimiques pour l'OTAN, la lewisite est désignée par la lettre « L ».

  1. Lewisite I - Compound Summary, PubChem.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. voir tableau comparatif de la page 12/16 (Présentation Ppt de formation aux gestes et soins d'urgence / Risque NRBC, par G Janvier du CHU de Bordeaux)
  4. a et b ChemIDplus
  5. Yves Buisson & al. Service de santé des armées, France Les risques NRBC, savoir pour agir Voir (Consulté 2009 01 11)
  6. Committee on Review and Evaluation of the Army Non-Stockpile Chemical Materiel Disposal Program, National Research Council (United States). Disposal of Chemical Agent Identification Sets, (Google Books), p. 16, National Academies Press, 1999, (ISBN 0-309-06879-7)
  7. Lewisite. Emergency Response Database. National Institute for Occupational Safety and Health. Retrieved January 7, 2009.

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